Cancers gynécologiques : de la prévention à l’accompagnement, les nouveautés
Les cancers gynécologiques peuvent être prévenus par le dépistage et surtout par la vaccination contre les papillomavirus. Ces derniers sont responsables de 90% des cancers du col de l’utérus et également de cancers oropharyngés ou encore du pénis chez les hommes. C’est ce que nous explique le Pr Cécile Badoual, cheffe de service de pathologie à l’Hôpital Européen Georges Pompidou, lors d’une webconférence organisée par l’association Patients en réseau à l’occasion de septembre turquoise, mois de sensibilisation aux cancers gynécologiques. Le Dr Jérôme Sicard, pharmacien à Châlons en Champagne, précise le rôle élargi des pharmaciens d’officine dans la vaccination et auprès des patients atteints de cancer.
L’infection par le papillomavirus humain est l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente. 13 sous-types de virus sont à haut risque d’entraîner un cancer, en particulier les HPV 16 et 18. Ils sont à l’origine d’un demi-million de nouveaux cas de cancers chaque année dans le monde, dont 3 000 en France. Ce sont principalement des cancers du col de l’utérus, de la vulve et du vagin. « 90% des cancers du col sont liés à une infection par les papillomavirus, précise le Pr Cécile Badoual, qui est la première à avoir ouvert une consultation multidisciplinaire HPV à l’HEGP. Et les hommes sont également atteints. On compte 400 cas par an en France de cancers du pénis et de l’anus dus au HPV ».
Les papillomavirus entraînent également de plus en plus de cancers oropharyngés, au niveau des amygdales, au fond de la gorge. « 30% des cancers ORL sont liés aux HPV, indique le PR Badoual. Et 80% de ces cancers sont retrouvés chez l’homme, dont la majorité sont diagnostiqués à un stade avancé ».
Un dépistage insuffisant
Afin d’éviter l’apparition des cancers dus aux papillomavirus, le dépistage par les tests HPV et les frottis est indispensable. « Or, 40% des femmes ne sont pas suffisamment suivies par des gynécologues, déplore le Pr Badoual. De plus, le nombre de femmes qui font un frottis diminue avec l’âge. Pourtant, c’est à partir de 50 ans que les cancers se développent ». Car si la contamination par les papillomavirus a souvent lieu entre 17 et 20 ans, les lésions pré-cancéreuses n’apparaissent que vers 35-40 ans. Plus de la moitié de ces lésions guérissent spontanément, mais une partie d’entre elles évoluent lentement vers le cancer.
Un vaccin sûr et très efficace
Outre le dépistage, la vaccination permet d’éviter l’apparition des lésions et des cancers avec une efficacité d’environ 90%.« Elle est recommandée chez les filles et les garçons de 11 à 14 ans avec un schéma de 2 doses, et un rattrapage est possible de 15 à 19 ans avec 3 doses », précise le Pr Badoual.
La couverture vaccinale est hétérogène en France. En moyenne, 45% des filles et 9% des garçons en âge d’être vacciné contre le HPV le sont. « Afin d’améliorer cette couverture vaccinale, les pharmaciens peuvent désormais prescrire et vacciner contre le papillomavirus », précise le Dr Jérôme Sicard. Les médecins et les pharmaciens sont en première ligne pour répondre aux inquiétudes et aux questions concernant la vaccination. « Le vaccin contre le HPV est un des seuls qui protège d’un risque de cancer », insiste le Dr Sicard. « Nous disposons de données massives sur ce vaccin et les effets indésirables sont rares, ajoute le Pr Badoual. C’est un vaccin sûr ! ». De plus, ces effets ne sont pas graves (douleurs au point d’injection, hématomes, fièvre, perte de connaissance).
Une mission élargie pour les pharmaciens
Le rôle des pharmaciens d’officine auprès des patients atteints de cancer a été étendu. Ainsi, tous les patients sous traitement oral (chimiothérapie, thérapie ciblée, hormonothérapie) ont la possibilité de suivre gratuitement 3 entretiens pharmaceutiques sur la compréhension des soins, l’impact des traitements sur la vie quotidienne ou encore l’adhésion au traitement (prise des médicaments, bonne dose au bon moment).
Par ailleurs, les thérapies orales et ciblées sont disponibles dans toutes les officines en moins de 48h. « Peu de pays dans le monde propose cette prise en charge, insiste le Dr Sicard. Souvent la dispensation de ces traitements est réalisée par des pharmacies hospitalières ou par des réseaux de pharmacies spécialisées ». Avec ses 20 000 officines, la France offre ainsi une véritable médecine de proximité.
Retrouvez notre webconférence du 26 septembre : "De la prévention à l'accompagnement : les nouveautés" avec
Ce programme a été proposé par notre association Patients en réseau et Dis-Moi Santé
Ce programme a été rendu possible par le soutien institutionnel de : GSK et Sanofi
Auteur : Sandrine Chauvard
Source : Patients en réseau et Dis moi Santé